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Vous trouverez ici les hauts et les bas de mes humeurs culinaires, des astuces de cuisine et des informations sur mes marchés. Bonne lecture!

L’hiver meurtrier

Et Raymond…

Toute l’équipe l’aimait, notre éleveur d’agneau des Marchés. «Agneau des Venne», Raymond Venne, vient de nous quitter emporté par un cancer. Il était probablement le plus âgé de nos exposants mais l’âge n’avait rien à voir. Mince, actif, travaillant 7/7, 24/24, de garde jour comme de nuit : parce que les agneaux ne choisissent pas toujours de naître entre 9h et 17h. Jeune, Raymond, parce qu’il était à la fine pointe de la techno. Un site internet où l’on peut commander, un IPhone branché sur toutes ses utilisations et ce qui est le plus précieux, une traçabilité parfaite de sa viande. C’est rare et ça vaut de l’or. Ainsi, on peut savoir exactement, quand on lui achète une pièce de viande, de quel agneau elle provient, quand l’animal a été abattu, etc. Jeune aussi, Raymond, parce qu’il était ouvert d’esprit. Travailler «bio» l’intriguait. Il a appris, s’est renseigné et a utilisé tous les moyens sains et naturels à sa portée pour élever ses bêtes. Ça le passionnait !

On se parlait souvent et quand je lui téléphonais, il était toujours dans sa bergerie. J’entendais ses bêtes bêler. J’étais assise à mon bureau et les premières fois je trouvais ça très exotique. Mais quand j’ai pu comprendre tout le travail derrière ces beaux carrés et ces beaux gigots que je lui achetais, l’image idyllique d’une bergerie au lever du soleil dans la brume matinale a laissé la place à une dure vision de sa réalité.

Raymond, il me poussait : «Diane, faut que tu fasses ce marché-là… Continue, c’est important… aide-moi, que penses-tu de ceci… irais-tu à Saint-Machin, ils montent un marché… ». On faisait équipe. Et moi, je tentais de trouver des solutions avec lui.

J’ai tellement l’impression que je n’en ai pas assez fait. Faire des démarches pour son produit auprès des chefs, des boucheries, des clients. À force, il m’ a fait comprendre combien c’est harassant et frustrant de se faire dire non, que c’est trop cher ou merci beaucoup, pas maintenant. Et ainsi de suite. Dur métier. Depuis Raymond, pas un resto où je mangeais où je ne leur demandais pas si le chef travaillait l’agneau. Et si oui, où se ravitaillait-il ? Ouf ! Pas beaucoup de bonnes réponses là-dedans.

Raymond, sur le terrain, toute l’équipe en prenait soin. Je pense spécialement à Luc et Nancy. Raymond, il était heureux de venir aux Marchés. Il nous le disait souvent et il nous remerciait du travail accompli. Ça nous donnait des ailes.

Agneau des Venne sera au Marché de Val-Davis cet été, comme depuis plus de 10 ans. Avec ses fils et, peut-être, Jane sa femme. Cet été, on aura toujours en mémoire ce grand bonhomme, on le verra toujours entrer dans son camion, ouvrir un congélo et apporter le gigot demandé par le client. Et on sourira en pensant : mon Dieu ! Il réussissait en plus à lui vendre un paquet de ses merguez… Salut Raymond. Tu seras toujours avec nous, fidèle ami.

Et Claude…

Capture d’écran 2013-04-18 à 14.27.51C’est fou je ne trouve pas les mots pour parler de Claude. Il est de la famille. Mon émotion est trop vive. Claude à l’accueil du marché avec Agnès, toujours au poste, serviable, attentif aux autres. Claude dans sa vraie vie, un grand peintre. Je vis avec ses toiles et elles me rendent heureuse. Lumière et couleur. Comme son âme, même s’il était angoissé, comme nous le sommes tous. Un sourire taquin et toute sa pudeur, quand on lui disait à quel point on aimait ses tableaux. Merci Claude, tu nous manques cruellement, mais tu nous a laissé des trésors de lumière et de couleurs. L’espoir quoi…

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