Notre grosse saison des Marchés arrive à grands pas. Cet hiver en fut un de planification, d’organisation, de recrutement. Un travail incessant et drôlement intéressant. Beaucoup de gens pensent qu’organiser des MP ça se fait en un coup de baguette magique. Pourtant, je ne me souviens pas d’une journée depuis 12 ans où je n’ai pas travaillé pour le Marché, même à Noël !
Ça passe de la recherche sur internet, sur tout ce qui se fait à travers le monde à ce sujet, jusqu’aux documents pour proposer des partenariats, chercher du financement auprès des entreprises gv et para-gv (ça c’est pénible et facétieux, beaucoup de travail pour peu de résultats), rédiger des rapports détaillés aux villes et municipalités participantes, et autres pensums de ce genre. Parce que, quand on pense «marché», on doit aussi penser produits, chefs, gastronomie, marketing, image. Et c’est là tout le plaisir. Le plaisir de voir évoluer les producteurs, chacun à sa façon, dans leur démarche de développement et d’innovation. Car, il ne faut pas se leurrer: personne ne peut «s’asseoir dessus» ! Ceux qui le font sont dépassés et c’est ce qui est terrible.
Je disais récemment à mes producteurs que comme organisatrice d’un marché public, je me sens parfois comme un cheval de trait dont on tire la corde pour avancer toujours plus. Je n’ose même pas imaginer comment eux, mes producteurs, se sentent. Mais à travers tout ça, il y a le bonheur de voir des clients qui nous sont fidèles, qui ont hâte au prochain marché. Je pense que rien ne me fait plus plaisir que de recevoir un courriel d’un client qui me demande des infos et qui me dit à quel point il aime le marché et qu‘il lui est fidèle. La fidélité, Dieu que c’est important! Dans mon autre vie, je travaillais avec de grandes entreprises de communications ou des institutions bancaires et leur cauchemar total était de fidéliser leurs clients. Je peux vous dire maintenant, avec le recul, qu’ils s’y prenaient bien maladroitement. L’argent n’est pas le seul moyen de fidéliser les gens, il y a aussi les valeurs derrière un projet. Mais, pour eux, ce n’était et ce n’est encore maintenant qu’une question d’argent. Ils nous ont toujours dans le détour, avec tout ce qui est écrit en petites lettres, ou tout le non-dit sur les fameux «frais supplémentaires». Tout est en option: surtout notre frustration.
Dans les marchés publics, on rencontre le vrai monde, ceux «qui font les vraies affaires». Ils sont là pour vous rendre des comptes et force est, à leur contact, d’admirer leur grande connaissance et leur expertise. Un marché public, c’est une grande famille qui doit se tenir ensemble, c’est une image collective présentée aux clients. Il faut en prendre soin comme de la prunelle de ses yeux. Venez nous voir à compter du 1er juin à Val-David, à Saint-Lambert dès le 6 juin et à Mont-Tremblant à partir du 29 juin. Chaque samedi, beau temps, mauvais temps, c’est la fête. Vivement le premier marché d’été !
