Bienvenue sur mon blogue

Vous trouverez ici les hauts et les bas de mes humeurs culinaires, des astuces de cuisine et des informations sur mes marchés. Bonne lecture!

Vous me faites.. marchés?

Se faire plaisir en écrivant un blogue?  Je n’imaginais pas que ce serait le cas. Pour moi, se faire plaisir veut dire « saisir un moment pour prendre du recul sur la vie…et ses  merdes ordinaires » D’où ce:

Bilan en forme de plaisir interdit

Les marchés vont bien. Compte tenu de la température et des rumeurs incessantes nous disant que les gens ne veulent plus dépenser, n’ont plus de budget de vacances, ne se déplacent pas, etc. À Val-David, on atteint cette année des records de clientèle, (je touche du bois!) Ce qu’il y  a de plus merveilleux, c’est que nos clients sont tout le temps de bonne humeur! Yeah ! Ça prend ça, en fait, parce que les producteurs, eux, sont fatigués. Pour eux, l’été est un train qui roule à toute allure de l’aube au crépuscule. Notre équipe aussi, rendu en aout, donne des signes de fatigue. Pour elle aussi, l’été 2013, avec sa température de fou, c’est le cirque permanent, et pas toujours du soleil. Mais on s’arrange pour que ça ne paraisse pas. Le côté positif de la chose c’est qu’on a moins de patience : les petits accrocs pernicieux, les vapeurs des caractères en dents-de- scie, les experts èsbibittes de toutes sortes, on les remet à leur place avec gentillesse…et fermeté. Pas de temps à perdre à éviter de marcher sur les fleurs du tapis.

Les Marchés de Mont-Tremblant et de Saint-Lambert vont bien.  Mais on aimerait ça avoir cinq fois plus de clients, compte tenu de la population aux alentours. On a de l’ambition, vous me direz. Oui, on en a. Il en faut. Point barre. Saint-Lambert, avec ses trois ans, apprend encore à marcher. On s’apprivoise, dans les chaumières locales (confortables), à cette «étrangeté» qui se monte sur la rue Argyle tous les jeudis. Et nous aussi, en tant qu’équipe, on s’apprivoise aux us et coutumes des gens qui habitent cet endroit vraiment magnifique. Une banlieue ? Un village ? Une ville ? Un peu les trois, et c’est ce qu’il faut cerner pour arriver à toucher à l’estomac ce grand bassin de résidants. Confidence: si j’étais (encore) jeune et que je travaillais à Montréal, c’est à Saint-Lambert que je voudrais habiter.Maintenant j’ai ma campagne, une vraie. Et à mon grand étonnement,  si je déménageais,  ce serait pour m’enfoncer encore davantage dans les bois.

Quant à Tremblant, une nouvelle aventure (on est rendu là) va  commencer l’an prochain. Ma foi, on en sera au dixième anniversaire.  Y’a de quoi fêter. Pas beaucoup de villages avec si peu d’habitants qui ont eu la chance de recevoir chaque semaine 35 fermiers et producteurs artisans qui leur apportent la moisson du jour. Faut mesurer le privilège, quand même.

Mais bref, ce sont tous de merveilleux marchés. À cause des producteurs et de leurs produits de haute qualité.  À cause des clients fidèles. À cause de nos équipes qui travaillent pied au plancher,   beau temps, mauvais temps, pour vrai, contre vents et marées, même dans le sens «atmosphérique» du terme. Il en faut du courage pour ne pas se décourager !!!! Je leur rends hommage.

Je me tue à le répéter: ne prenons pas les marchés publics pour des pistes de cirque. Un marché, ça se vit chaque semaine en direct et ça fait vivre du vrai monde. Ça n’a rien d’un rendez-vous touristique glamour et bling-bling. Ce sont des familles  et une économie locale, ce sont de vrais producteurs agricoles, de vrais transformateurs d’aliments de base en… délices originaux, de vraies petites entreprises qui investissent dans ces rendez-vous réguliers pour assurer leur avenir. Ce sont les derniers Québécois à marcher, sans tambour ni trompette, pour notre indépendance alimentaire de base. Il faut sauvegarder ce dernier bastion du désir d’entreprendre localement, à tout prix.

Le marché, c’est une activité qui concerne les hommes. Et comme disaient sagement nos grands-parents, «quand il y a l’homme, il y a de l’hommerie». Autrement dit : des jalousies, des mesquineries, des impatiences, de l’intolérance, des calomnies, des faux ouï-dire. Tout cela venant de gens qui n’ont pas compris grand chose à la mission d’un marché public, en tout cas à celle que l’on s’est donnée.

Face à ces personnes ou à ces organismes qui tentent de profiter de ce qu’ils croient être un beau succès commercial,  je dirais comme Rhett Butler dans Autant en emporte le ventFrankly, my dear, I don’t give a damn

Pour DidiÀ tous ceux qui tentent de nous concurrencer et qui cherchent à nous décourager de continuer, avec l’argent comme moteur de leurs convictions, je dirai qu’heureusement, il y a tous ces amis et tous ces appuis sincères, beaucoup plus nombreux, beaucoup plus motivés.

Je pense, entre autres, à Yanick Villedieu qui dans sa chronique radio-canadienne du 10 aout, à Samedi et rien d’autre, a parlé quelques minutes de notre marché à Val-David, avec des mots tellement emballants que tous ceux, producteurs et clients, qui l’ont entendu, étaient littéralement euphoriques en entrant rue de l’Académie. Cela les a surpris, habitués qu’ils sont , en région, à la frilosité des médias montréalais pour tout ce qui se passe de l’autre côté des ponts de l’Ile. Mais Yanick Villedieu nous a toujours gâtés.

Je pense, aussi, à Dominique Laverdure , de la Chambre de Commerce de Mont-Tremblant, si libre d’esprit, si constamment prête à nous appuyer, qui a trouvé le moyen de convaincre la star des chef montréalais, Normand Laprise du Toqué!,  de venir faire une démo au marché de Tremblant et qui, emballé par ce contact avec nos producteurs, en a parlé pendant une semaine sur Facebook et Twitter.

Je pense à Johanne Régimbald, de l’Info du Nord, qui prend bien soin de nous, je pense à notre député Claude Cousineau qui se porte toujours présent et attentif lors de nos invitations. Je pense aux chefs Bernard, Thierry,  Seb, notre Fresh Connection des marchés, je pense à ces dizaines d’amis et de partenaires de nos Marchés qui savent de quoi je parle, quand je parle de mettre, discrètement ou publiquement, l’épaule à la roue.

Car un marché, c’est une grande roue qui tourne avec tous ceux qui la forment, en se tenant par la main. Je sais, c’est une idée un peu romantique, dans un monde où le cynisme est la vertu capitale.  Mais après la guerre, il y a la paix, que nous devons apprendre à partager, si nous voulons la paix. Par-dessus le marché, je pense à ceux qui ont décidé de faire partie de notre constellation des saveurs. C’est la vie, à tout prix.

Je pense aussi et surtout, en cet été pas ordinaire, à Thérèse, notre si jeune amie, qui ne verra pas la fin de celui-ci. C’est aussi ça la vie, j’imagine…

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